- poinçon
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1 ♦ Instrument métallique terminé en pointe, qui sert à percer, à entamer les matières dures. ⇒ 1. pointeau. Poinçon de cordonnier, de sellier. ⇒ alène. Poinçon de brodeuse. Poinçon de forge (⇒ mandrin) , de menuisier (⇒ ciseau) , de sculpteur. — Poinçon pour écrire. ⇒ style. — Poinçon d'une machine-outil. ⇒ poinçonneuse.2 ♦ (1569) Sorte de tige d'acier trempé terminée par une face gravée, servant à marquer certains objets soumis à un contrôle.3 ♦ La marque gravée par cet outil. ⇒ estampille. — Marque apposée aux pièces d'orfèvrerie pour en contrôler le titre, comme signature du maître ou comme garantie. Poinçon de titre et de garantie. Poinçon d'un bijou contrôlé. Poinçon à tête de Minerve, au coq. Marquer, frapper d'un poinçon. ⇒ insculper. Apposer un poinçon.4 ♦ Original (d'une médaille, d'une monnaie), qui sert à fabriquer le moule. ⇒ coin, matrice.♢ (1547) Original (d'un caractère d'imprimerie) avec lequel on frappait les matrices destinées à en fondre d'autres.II ♦ (v. 1300) Charpent. Pièce verticale d'une ferme reliant l'entrait au faîtage, sur laquelle s'appuient les arbalétriers.Synonymes :- Sculpture. pointepoinçonn. m.d1./d Outil de métal, tige à extrémité pointue, conique ou cylindrique, qui sert à percer, découper, emboutir.d2./d Instrument dont une extrémité, gravée, sert à marquer les objets en métal précieux ou soumis à un contrôle; marque produite par cet instrument. Poinçons de titre et de garantie.d3./d Modèle original qui sert à fabriquer la matrice d'une monnaie, d'une médaille, ou d'un caractère d'imprimerie.d4./d CONSTR Pièce verticale d'une ferme, sur laquelle viennent s'assembler les arbalétriers.⇒POINÇON, subst. masc.I. —A. Outil à main ou élément de machine, terminé en pointe plus ou moins aiguë, servant à percer ou à entamer différents matériaux. Poinçon de cordonnier, de menuisier, de sellier, de tailleur de pierres; poinçon de machine-outil. Le papier à décalquer les broderies, gras, d'un bleu nocturne, le poinçon à percer les «roues» dans la broderie anglaise (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p.119). Les trous des clous de fixation sont percés à chaud, soit au poinçon à main, soit au poinçon à manche (FILLON, Serrurier, 1942, p.13):• 1. Puis ce sont (...) des tombes (...) couvertes en dehors et en dedans d'hiéroglyphes gravées avec un poinçon (...) dans une matière si dure, que l'acier y fait feu et que la dent des siècles s'y use...GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p.189.♦P. métaph. Le puissant coup de poinçon donné par deux ou trois quintaux de poudre avait troué de part en part le mur énorme (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p.97). Notes d'oiseaux détachées et liquides, le poinçon au loin d'un chant de coq, la voix du bouvier (MAURIAC, Chair et sang, 1920, p.211).— ANC. COST., MODE. Aiguille de tête qui servait d'ornement dans la coiffure des femmes. Un poinçon de diamant; elle avait plusieurs beaux poinçons à la tête (Ac. 1798).B. — ,,Outil mâle agissant par compression et utilisé dans les opérations de découpage, cambrage, emboutissage`` (BOISSIER 1975).— INFORMAT. ,,Tige métallique montée sur une matrice et perforant des cartes`` (LE GARFF 1975). On peut perforer les cartes soit avec une poinçonneuse à clavier, soit avec un poinçon manuel (JOLLEY, Trait. inform., 1968, p.193).C. —1. Tige terminée par une face dont la gravure sert à marquer des objets, à certifier l'authenticité des métaux ou l'origine des marchandises. Le coup de poinçon, frappé au marteau, fournit ainsi deux empreintes bien différentes (GRANDJEAN, Orfèvr. XIXes., 1962, p.33).— P. méton. La marque gravée par cet outil. Synon. estampille. Apposer, frapper un poinçon. Les fabricants [de quincaillerie] désireux de voir les articles de leur fabrication porter le poinçon de la société centrale des architectes doivent les soumettre à son examen (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t.3, 1928, p.52).P. métaph. Les pièces de Dumas ont toutes dès la première scène la même intonation cassante et paradoxale, voix de tête et crête dressée; mais c'est sa marque de fabrique cela, son poinçon, la griffe au coin du tableau (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p.212). Nous n'avons pas simplement parcouru ce texte proposé à notre étude, nous avons, comme on nous le conseillait, scruté, creusé jusqu'à la racine et au principe, passant de l'extérieur à l'intérieur et du visible à l'âme, nous y avons mis notre poinçon (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1938, p.66).♦ORFÈVR. Marque apposée sur les pièces d'orfèvrerie pour certifier le contrôle du titre du métal, pour attester le paiement de l'impôt ou comme signature de l'artiste. Poinçon d'État, de garantie, de titre. Maintenant l'argenterie l'intéressait, et cela l'avait amenée, depuis que nous étions revenus de Balbec, à lire des ouvrages sur l'art de l'argenterie, sur les poinçons des vieux ciseleurs (PROUST, Prisonn., 1922, p.368). Outre les poinçons de fabricant ou de commerçant, la loi de brumaire a créé les poinçons de titre et de garantie, établissant le contrôle de l'État (GRANDJEAN, Orfèvr. XIXes., 1962, p.30).2. TYPOGR. Morceau d'acier où les lettres sont gravées en relief et avec lequel on frappe les matrices qui servent à fondre les caractères d'imprimerie. Des industrieux que l'imprimerie fait travailler, comme graveurs de poinçons, fondeurs de caractères, fabricans de papier (SAY, Écon. pol., 1832, p.88).3. Original d'une médaille, d'une monnaie. Comme la gravure en pierres fines, la gravure en médailles a ses creux et ses reliefs. Ce qui est une intaille dans la première, est dans la seconde un coin, et ce que l'une appelle camée, l'autre le nomme poinçon (Ch. BLANC, Gramm. arts dessin, 1875, p.471).II. —P. anal.A. —[P. réf. à la forme] CHARPENT. ,,Pièce de charpente verticale qui reçoit les extrémités supérieures des arbalétriers d'une ferme ou les arétiers d'un pavillon et d'une flèche`` (VIOLLET 1875). La porte était faite de douves de poinçon toutes pourries (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p.345). Ce pays [la France] de grandes forêts abonde en chênes et en châtaigniers, matière puissante de poinçons et d'arbalétriers, et de tous les membres des fermes qui soutiennent la couverture des édifices (VALÉRY, Regards sur monde act., 1931, p.184).B. —[P. réf. à la marque d'un contrôle] MÉTROL. ,,Tonneau qui tient à peu près les deux tiers d'un muid`` (LITTRÉ). Il exploitait cent arpents de vignes, qui, dans les années plantureuses, lui donnaient sept à huit cents poinçons de vin (BALZAC, E. Grandet, 1834, p.13). Gaspard, qui amenait souvent un poinçon de blanc ou une feuillette de rouge, connaissait les aîtres (POURRAT, Gaspard, 1930, p.265):• 2. Cet arpent donne quelquefois vingt-quatre pièces ou poinçons de vin aux bonnes années, quelquefois rien: produit moyen, douze poinçons, qui se vendent chacun soixante francs...COURIER, Pamphlets pol., Gazette du village, 1823, p.180.Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) Ca 1200 poncon «instrument terminé en pointe pour percer» (Naissance du Chevalier au Cygne, Elioxe, éd. Emanuel J. Mickel, 787); b) 1355 «instrument dont on se sert pour marquer les ouvrages d'or ou d'argent» (Statuts des orfèvres de la ville de Paris ds Ordonnances des rois de France, t.3, p.11); c) 1554 «marque apposée sur une matière d'or ou d'argent pour en certifier la qualité ou pour indiquer la provenance de certains produits» (Invent. des biens de la Dame de Nicolaï ds DE LABORDE, Notice des émaux... du Musée du Louvre, 2e part., p.384); 2. ca 1260 ponchon «tonneau comprenant à peu près la valeur d'une feuillette» (ESTIENNE BOILEAU, Livre des mestiers, éd. G. B. Depping, p.301); 3. 1319-27 pinçon «pièce de bois verticale sur laquelle sont appuyés les arbalétriers d'un comble» (Arch. hospit. de Paris, II, 65 ds GDF. Compl.). Dér. d'un verbe lat. pop. punctiare «piquer» formé sur le supin punctum du class. pungere «id.», cf. les corresp. rom. ital. ponzare «se raidir (en faisant un effort)» cat. punxar «piquer avec une pointe», esp. punzar «id.», port. punçar «ponctionner» et l'ital. punzone «poinçon», esp. «id.», v. REW3 n° 6845; le sens de «tonneau» s'explique prob. par l'expr. ant. «tonneau à poinçon» pour signifier «tonneau étalonné, marqué après contrôle» (FEW t.9, p.584 a). Fréq. abs. littér.:71. Bbg. QUEM. DDL t.27.poinçon [pwɛ̃sɔ̃] n. m.ÉTYM. 1530; poinchon, v. 1220; poençon, 1309; poinson, v. 1380; du lat. punctio, -onis, à l'accusatif, proprt « piqûre ».❖———1 Instrument métallique terminé en pointe qui sert à percer, ou à entamer les matières dures. ⇒ Pointeau. || Poinçon de cordonnier, de sellier (⇒ Alène), de voilier (⇒ Marprime). — (1875). || Poinçon de brodeuse (parfois en os) pour percer les motifs (→ Frivolité, cit. 9). — Poinçon de forge (⇒ Mandrin), de menuisier (⇒ Ciseau). — (1875). || Poinçon de sculpteur. — (1869). || Poinçon du tailleur de pierre. — Antiq. || Poinçon pour écrire. ⇒ Style. — Graver un nom avec un poinçon (→ Entailler, cit. 1). — Mar. || Poinçon pour écarter les torons. ⇒ Épissoir. — Poinçon d'une machine-outil. ⇒ Poinçonneuse.2 (1569). Outil d'acier trempé, sorte de tige terminée par une face gravée pour marquer certains objets (de métal, de bois, de cuir…) soumis à un contrôle.➪ tableau Noms d'outils.3 (1554). Par ext. La marque gravée par cet outil. ⇒ Estampille. || Poinçon certifiant l'origine d'une marchandise, poinçon de marque : poinçon des vérificateurs des poids et mesures. || Déposer une marque en frappant une feuille d'un poinçon (⇒ Insculpter).♦ Spécialt. Marque apposée aux pièces d'orfèvrerie pour contrôler le titre de l'or, l'argent…, pour attester le paiement de l'impôt (⇒ Garantie), ou comme signature du maître. || Les poinçons des vieux ciseleurs (cit. 2). || Poinçon de maître (1690). || Poinçon d'État (poinçon de titre et de garantie). || Poinçon d'un bijou contrôlé. || Poinçon à tête de Minerve, au coq. || Frapper, marquer d'un poinçon. || Apposer un poinçon.1 Créés pour signer les pièces, certifier le bon aloi du métal et attester du paiement des droits, les poinçons permettent, dans les cas les plus favorables, de déterminer de façon précise l'auteur, l'époque approximative et le lieu de fabrication des objets qui en sont revêtus.Luc Lanel, l'Orfèvrerie, p. 46.4 (Mil. XVIe). Original (d'une médaille, d'une monnaie) qui sert à fabriquer le moule (⇒ Coin, matrice). || Graveur qui travaille au poinçon d'une nouvelle monnaie. || Contrefaçon de poinçon.♦ (1547). Original (d'un caractère d'imprimerie) avec lequel on frappe les matrices destinées à en fondre d'autres.———II (V. 1300). Techn. (charpent.). Pièce verticale d'un comble, ferme reliant l'entrait au faîtage et contre laquelle s'appuient les arbalétriers. — Point de rencontre du faîtage et des arêtiers. — Sommet d'un comble conique.———III (1398; 1268, ponchon; selon Wartburg, de tonneau à poinçon, c'est-à-dire portant la marque d'un contrôle). Régional.1 Tonneau pour le vin ou d'autres boissons.2 Il exploitait cent arpents de vignes, qui, dans les années plantureuses, lui donnaient sept à huit cents poinçons de vin.Balzac, Eugénie Grandet, Pl., t. III, p. 484.➪ tableau Noms de récipients.2 Ancienne mesure de contenance, de capacité variable selon les époques et les lieux. || Un poinçon de vin.❖DÉR. Poinçonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.